Iléa Soyel Admin
Messages : 29 Date d'inscription : 13/06/2011 Localisation : Somewhere...
| Sujet: Carnets de voyage Mer 15 Juin - 16:59 | |
| Voici un début de carnet de voyage que j'avais commencé sur Rageot l'année dernière. Il est bien sûr fictif. J'espère pouvoir le finir lorsque j'aurai le temps Carnets de voyage 12 Avril, Troisième dynastie. Je pars demain pour un long périple qui me mènera aux quatre coins de ce monde, dont on parle tant mais dont personne ne connaît vraiment l’immensité et la beauté. Oui, tel est mon but. Des pics enneigés aux vastes collines verdoyantes, des océans reflétant la pâleur de la lune jusqu’aux rivières gelées, je veux tout découvrir. Ma soif de voyager me pousse depuis longtemps à m’éloigner des sentiers trop fréquentés ; mais, trop jeune pour partir seule, j’avais attendu avec impatience d’atteindre mes quinze ans pour m’élancer hors du village dans lequel je vit depuis mon enfance. Désormais, plus rien ne m’attache à cette ancienne vie que j’efface de ma mémoire. Trop de souvenirs douloureux la jonchent. Orpheline à 5 ans, je fus élevée par un couple de pêcheur dans la hargne et façonnée par la rage de vivre.
Je suis un oiseau qui prépare son envol vers des terres plus amicales. Demain, je déploierai mes ailes. Demain, je commencerai à vivre. 13 Avril La nuit commence à noyer les vies de sa splendeur sombre et obscure. Adossée contre un saule pleureur, je m’immerge entièrement dans cette contemplation qui m’absorbe. J’aime sentir l’écorce brune râper ma peau et l’irriter ; c’est une douleur particulière qui ne me donne que plaisir et bonheur. En contrebas, un lac. Niché entre les vertes collines qui donnent un aspect si morne aux alentours, il apporte cette beauté particulière qui n’existe que dans des lieux jamais foulés par l’Homme. La lumière opalescente de la lune se difracte à travers le brouillard sur l’onde calme et l’illumine d’argenté tandis que les vagues noires s’échouent doucement contre la rive boueuse, balayées par une brise chaude. Des milliers de petites fées semblent se poser délicatement juste au dessus de lac, lucioles animées donnant vie à ce paysage de noirceur. Tout n’est que désert. Pas un seul bruit ne brise le silence paisible qui s’est installé ici. Je demeure assise, en proie à une émotion qui me serre le cœur. Cette magnificence m’émeut et me rappelle, sans trop savoir pourquoi, la délicatesse de ma mère dont je n’ai presque aucun souvenir. À côté du lac, dissimulée par l’obscurité, se dresse une petite cabane délabrée. Il me semble qu’elle est abandonnée, mais je n’en suis pas certaine. Descendre la petite colline et me rendre dans ce lieu hors du temps m’apparaît comme un outrage violent porté à la nature. | |
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